Des propos inquiétants de la part du Maire

Le Conseil municipal du jeudi 30 mars 2017 a été marqué par des incidents graves. L’AJUV, très choquée par les faits, vous en rend compte et en tire des analyses. Comme d’ordinaire sur ce site, les faits sont présentés séparément de l’interprétation que nous en faisons.

Les faits – Le Maire, soudain, au cours d’un Conseil municipal que rien ne distinguait des précédents, a  refusé de donner la parole à deux élus de l’opposition, interrompant de fait les débats. L’un d’entre eux protestant, il lui a répondu « Quittez la séance« , puis « Je souhaite que vous partiez ! ». Afin de couper court à toute contestation il a alors ajouté « Allez, allez, dehors ! ». Alors qu’un des élus lui faisait remarquer qu’il n’avait pas le droit d’interrompre les discussions d’un Conseil municipal de la sorte, le Maire a explosé, en hurlant « Je sais que je n’ai pas le droit d’user de mon pouvoir de police en la matière », puis  « Sortez ! »,  « Tirez-vous ! » et « Cassez-vous ! ». Il a enfin ajouté  « Même si je suis hors-la-loi, je m’en fiche, je changerai la loi ! »

L’AJUV s’inquiète de ces faits à deux titres.

L’analyse – D’une part, cette grossièreté n’est pas admissible. Un Maire en exercice, ne serait-ce que par respect pour sa fonction, doit s’interdire tout propos de cet ordre, lorsqu’il s’adresse à ses administrés ou à leurs représentants, associatifs ou a fortiori élus. Les membres de l’AJUV, en public, ont déjà essuyé des remarques désobligeantes, teintées d’un humour douteux, en guise de réponse. Ainsi, le Maire a traité l’un de « Pokémon » lors d’un débat sur le PLU, félicité l’autre pour ses « talents d’actrice et de réalisatrice » lors d’une réunion de bilan ou encore soutenu qu’un troisième « aimait le béton » lors d’une réunion de quartier. Ces saillies désobligeantes l’exonéraient à ses yeux de répondre aux questions posées, puisqu’il refusait par exemple grâce à ces pirouettes de rendre compte de l’étude sur le pseudo-tracé alternatif pour le T7 qu’il a commandée et fait mener avec l’argent public. L’AJUV se voit dès lors dans l’obligation de demander au Maire de la ville de répondre poliment lorsqu’une question lui est posée.

D’autre part, il s’agit là d’un mépris complet de la démocratie. La vie démocratique suppose les libertés individuelles et le multipartisme. Les prises de parole de l’opposition, quelle que soit l’instance concernée, ne sont pas une perte de temps mais un moment important du débat public. Cet échange, ce débat d’idées, fondent la vie démocratique. Les refuser de façon autoritaire, vouloir réduire toute opposition au silence, dès lors, constitue une attaque inacceptable contre la démocratie. Qu’un maire, dans une instance officielle, muselle ses contradicteurs et affirme sans vergogne être « hors la loi » est un fait grave.

Malgré la date de publication de ce texte, il ne s’agit malheureusement pas d’un poisson d’avril mais bel et bien d’un manquement grave du Maire.

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