Juvisy ne suit pas le rythme

À la rentrée de septembre 2014, la réforme des rythmes scolaires sonne le retour de la semaine de quatre jours et demi pour toutes les écoles publiques de France. Les journées scolaires sont allégées, les 24 heures d’enseignement hebdomadaires se répartissant avec une demi-journée supplémentaire. La loi pour la refondation de l’École prévoit 3 heures d’activités périscolaires pour prolonger le service public de l’éducation dans le cadre d’un projet éducatif territorial et ainsi permettre à tous les enfants scolarisés d’accéder à des activités culturelles et éducatives de qualité.

Les communes devaient rendre leur copie avant le 6 juin 2014, faute de quoi elles se verraient dans l’obligation d’appliquer le règlement départemental de l’Éducation Nationale. Dans l’Essonne, 137 communes (sur 180 comptant une école) ont remis leur projet. Ce sont donc 96% des élèves du département qui bénéficient d’une semaine scolaire et périscolaire pensée pour eux. Ce qui n’empêchera pas ces communes de continuer la réflexion et la concertation pour les années suivantes.

À Juvisy, la nouvelle municipalité n’a pas rendu sa copie le 6 juin, prétextant que :

  • « elle n’aurait pas eu assez de temps pour élaborer un projet de qualité dans l’intérêt de l’enfant ». Pourtant, elle ne partait pas d’une page blanche : il lui suffisait de prendre le projet préparé par l’équipe précédente et de l’améliorer sur les points qu’elle jugeait utiles ;
  • « elle n’aurait pas le financement nécessaire ». Pourtant le premier trimestre de l’année scolaire 2014-2015 était budgété et la commune recevra dès ce mois de septembre une dotation de l’État de 50 euros par élève, même sans mettre en place d’activités périscolaires. Si les trois heures avaient été organisées, la commune aurait en outre reçu une prestation des caisses d’allocations familiales de 53 euros par an et par enfant.

Le nouveau Maire de Juvisy, Robin Reda, se voit imposer le règlement départemental comme les 43 autres mauvais élèves de l’Essonne qui n’ont pas rendu de projet. Il ne propose que des temps de garderie pour compléter les nouveaux horaires de classe: le soir après la classe et sur le temps de pause méridienne pour ceux qui fréquentent le restaurant scolaire.

Résultat : aucun enfant de Juvisy n’aura accès à des activités périscolaires. Pas de pratiques artistiques et culturelles, pas d’initiation à l’informatique, à la prévention aux premiers secours, aux langues étrangères, pas d’activités de découverte et de protection de l’environnement…

Pour ces enfants ignorés par la municipalité, les inégalités sociales continueront de se creuser. La réussite éducative pour tous n’est plus une priorité pour le nouveau Maire qui impose ainsi aux enfants juvisiens un service public d’éducation et de loisirs au rabais.

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