Menacée par Maire, l’AJUV répond

Le 13 mars dernier, l’AJUV  interpelait Robin Reda, Maire de Juvisy, suite aux propos scandaleux tenus par sa première adjointe Mme Guinot-Michelet. Quelques jours plus tard son Président recevait en retour un courrier recommandé du Maire, dédouanant son adjointe et faisant porter l’entière responsabilité de cette affaire à ceux qui, comme notre association, avaient osé la médiatiser.

Plus grave encore, le Maire de Juvisy se permettait de nous intimer l’ordre de faire cesser cette « fronde ». Ne pouvant accepter pareille tentative d’intimidation, l’AJUV publie aujourd’hui sa réponse. Lire la réponse de l’AJUV ci-dessous

Monsieur le Maire,

J’ai bien reçu votre courrier recommandé du 17 mars dernier. Je tiens tout d’abord à vous préciser que je considère que ce courrier m’est adressé, non pas à titre personnel, mais bien en tant que Président de l’AJUV, comme une suite à ma lettre du 13 mars condamnant les propos scandaleux de votre Première Adjointe tenus dans le cadre d’une discussion ouvertement raciste sur le réseau social Facebook.

C’est donc au nom du Conseil d’Administration de notre association que je vous réponds pour vous signifier que nous trouvons votre lettre particulièrement choquante.

Elle est d’abord choquante sur la forme. Le ton que vous vous permettez d’employer à l’endroit de notre association et de son président est particulièrement agressif. Permettez-moi de vous rappeler que votre position vous oblige, au minimum au respect des personnes et des idées, quand bien même elles ne servent pas vos propres intérêts.

Au-delà du choix des mots eux-mêmes, les reproches, les menaces et les injonctions que vous nous adressez sont inacceptables. « Fronde » dites-vous pour qualifier notre interpellation auprès de vous, Premier Magistrat de notre Ville ? Nous considérez-vous donc comme des vassaux osant critiquer le souverain, comme le suggère l’origine du mot ?

Être le Premier Magistrat de la ville ne peut en aucun cas signifier que vous ayez l’autorité suffisante pour vous permettre, d’une part de décréter les questions qui sont légitimement et publiquement débattues, et d’autre part d’attribuer des responsabilités personnelles quant aux conséquences dont peut souffrir une élue en difficulté. En matière d’autorité, votre posture ne dicte pas le droit, et heureusement le droit protège la démocratie.

Votre lettre est ensuite choquante sur le fond. Si vous vous démarquez effectivement des propos tenus publiquement par votre Première Adjointe, vous prenez immédiatement sa défense en osant même un audacieux renversement de responsabilité entre les agresseurs et les victimes. « Victime », dites-vous pour qualifier votre Première Adjointe ? Les victimes ne sont-elles pas plutôt la Ministre de la République mise en cause et toutes celles du racisme ordinaire ? Les agresseurs ne sont-ils pas ceux qui prononcent de tels propos plutôt que ceux qui les dénoncent ?

Votre refus de tirer les conséquences politiques de ce dérapage inacceptable en ne retirant pas la délégation à votre Première Adjointe, celle qui est appelée à vous remplacer quand vous êtes empêché, nous interroge quant à votre réelle intransigeance vis-à-vis de ses propos et des idées qu’ils relayent. Malgré vos discours sur le « vivre-ensemble » et la « ville harmonieuse », ce sont vos actes -ou plutôt l’absence d’actes en l’occurrence- qui engagent votre responsabilité, et malheureusement au-delà l’image de notre ville.

N’en doutez pas, Monsieur le Maire, malgré votre choquante tentative d’intimidation, nous resterons des citoyens vigilants au nom du « vivre ensemble », de l’image de notre Ville riche de ses jumelages, du pacte républicain et de la lutte contre le racisme et les discriminations.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de notre considération.

Alain Villemeur

Président de l’AJUV

PS : A notre connaissance plusieurs personnes auraient reçu un courrier du même type, dont un Conseiller Municipal d’opposition.

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