Maintenir l’hôpital de Juvisy

La fermeture de l’hôpital de Juvisy est prévue par l’ARS (Agence Régionale de Santé), ce qui signifie que 150 000 habitants se retrouveraient sans aucune solution de soin hospitalière publique. La « solution » proposée en contrepartie serait d’ouvrir un CCSU (centre de consultation et de soins urgents). L’AJUV, ainsi qu’elle l’a confirmé lors de sa réunion publique du 8 mars 2018 (qui a réuni 90 habitants), s’oppose à cette fermeture. Pourquoi et comment ?

L’ARS, qui veut ouvrir un hôpital high tech à Saclay, a décidé, pour financer cette nouvelle construction, de fermer les hôpitaux de Juvisy, Longjumeau et Orsay afin de vendre les terrains correspondants et d’amorcer le montage financier nécessaire à la construction de ce nouvel hôpital.

Pourquoi l’AJUV refuse-t-elle la fermeture de l’hôpital de Juvisy ?

L’AJUV ne s’oppose pas à la construction de l’hôpital de Saclay. Au contraire, l’ouverture d’un grand hôpital en Essonne, qui dispose des dernières innovations en matière médicale, apparait utile pour le Nord-Essonne, très densément peuplé. Mais l’AJUV refuse la fermeture de l’hôpital de Juvisy. En effet, Saclay, difficile à atteindre en transports en commun comme en voiture, ne répond pas aux besoins hospitaliers de proximité des dizaines de milliers d’habitants de notre bassin de vie. De surcroit, les trois hôpitaux dont la fermeture est planifiée comportent deux fois plus de lits que ceux prévus à Saclay : même en parvenant à atteindre Saclay, rien ne garantit que nous y serions soignés. Pour le traitement des urgences (accidents de la route ou domestiques, malaises cardiaques, hémorragies, AVC…) qui nécessitent une prise en charge très rapide, que Saclay n’assurera pas, l’ARS propose l’ouverture d’un CCSU à Juvisy. Or sans hôpital – avec ses médecins urgentistes, son bloc opératoire, ses anesthésistes, son centre d’imagerie et d’analyses… – un CCSU est inefficace. il ne représente qu’un simple centre de tri.

Que fait l’AJUV ?

L’AJUV s’est déjà associée aux manifestations et aux pétitions contre la fermeture de l’hôpital de Juvisy, en collaboration avec le Comité de Défense des Hôpitaux du Nord-Essonne (Page Facebook du Comité). L’adjoint au maire de Juvisy, adjoint aux affaires sociales, au logement et à la santé, J-C Nasse, a participé à la réunion publique du 8 mars 2018, où il a pris plusieurs fois la parole ès qualité. Il s’est déclaré opposé à la fermeture de l’hôpital et a fait part de sa volonté de signer la pétition ouverte à ce sujet (Pétition contre la fermeture des hôpitaux nord 91), il a également indiqué que le CCSU ne pouvait pas répondre aux besoins en matière d’urgence. Ce dont l’AJUV se félicite. Notre association s’est également adressée par courrier – pour le moment sans aucune réponse – à l’ARS afin d’obtenir un rendez-vous et exposer les raisons de notre refus.

Quelle solution propose l’AJUV ?

La fermeture de l’hôpital de Juvisy a été décidée pour pouvoir vendre les terrains de cet hôpital, situés en plein centre-ville. Dès lors, faire baisser la valeur de ces terrains constituerait un moyen de pression efficace. Si le PLU est modifié – une modification à laquelle l’AJUV serait pleinement favorable – il est possible de passer cette zone de UCV1a à UR1, c’est-à-dire de la  construction d’immeubles de quatre étages à celle de maisons. La baisse des droits à construire entrainant automatiquement la baisse du prix des terrains, il s’agit là d’un moyen de pression efficace. Annoncer un refus de signer un futur permis de construire est bien moins efficace. D’une part, car lorsqu’on en est rendu au permis de construire, c’est que l’hôpital a déjà été fermé et détruit : il est trop tard. D’autre part, car la Ville ne peut pas, si le permis respecte les règlements d’urbanisme, refuser un permis de construire. Ce serait un abus de pouvoir qui ne tiendrait pas devant un tribunal auquel un promoteur ne manquerait pas de s’adresser.

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